49 rue de Ponthieu 75008 Paris
SASU EXPERTISES TELLIER – 49 RUE DE PONTHIEU 75008 PARIS
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© Marc-Henri TELLIER
RENE CARRERE (1885-1959)
Galerie de quarante portraits de célébrités
Pastel sur toile signée en bas vers le centre et datée 1910
116 x 390 cm
Une légère déchirure en haut vers le centre et quelques taches
Sans cadre
Estimation : 5 000 / 6 000 €
Expert : SASU Expertises Tellier, Paris / Marc-Henri TELLIER, membre de la CEFA
Vente Saint-Quentin Enchères à Saint-Quentin le 12 décembre 2020, lot 279
Adjugé (frais compris) : non communiqué
La photographie du pastel est après restauration
René Paul Édouard Carrère de Nabat, dit René Carrère, est né le 6 janvier 1885 dans le 17e arrondissement de Paris. Il est le fils du comte Paul Bernard Carrère de Nabat et de Sophie Amélie Reidenbach. Conseiller général de Saint-Brevin-L’Océan (Loire-Inférieure) de 1890 à 1893, Paul Carrère de Nabat fit rebâtir la chapelle Saint-Louis qui était mal conçue, et ce avec ses propres deniers, puis racheta le Casino de la commune.
Elève des peintres Gabriel Ferrier et de Tony Robert-Fleury, René Carrère a commencé à exposer en 1904 (portrait de M.A.M.). Ses parents décédèrent avant 1905. Mineur à l’époque, René eut pour tuteur M. Chaize qui habitait au 51 rue Notre-Dame-de-Lorette dans le 9e arrondissement de Paris. René est incorporé au 32e régiment d’artillerie à Fontainebleau à compter du 10 octobre 1906 et sera mis en disponibilité le 25 septembre 1908.
Il figura au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, dont il fut associé à partir de 1913. Sa carrière de peintre est essentiellement celle d’un portraitiste. On lui doit des portraits de célébrités, notamment ceux de Sacha Guitry, de la danseuse Hellé Nice, de Mistinguett, de Musidora, de l’actrice Maud Loty et de Colette.
Mobilisé en 1914, René Carrère fit la campagne sur le front dans différents régiments d’artillerie. Faisant preuve de courage et de mépris du danger, il fut blessé à plusieurs reprises en participant notamment en Champagne en 1916, sur l’Aisne en 1917 et sur la Somme en 1918. Démobilisé le 24 mars 1919, il reçut la Croix de guerre 1914-1918 avec citation à l’ordre du régiment. Entre-temps, il s’était marié avec Marie-Thérèse Gluais le 30 septembre 1915 à la mairie du 16e arrondissement de Paris.
Au début des années 1920, Carrère délaissa la peinture et se lança dans le cinéma en tant que décorateur, acteur et réalisateur. En mars 1922, il fonda la société de production Les films René Carrère, située au 61 boulevard Berthier dans le 17e arrondissement de Paris, qui n'aura qu'une brève existence avec seulement deux films à son actif : Le Prix de beauté et Corsica. Un troisième film, Paris historique, dont le tournage avait commencé dès l'été 1923 avec, entre autres, les acteurs Gabriel Signoret (Louis XIV), Marguerite Madys (Ninon de Lenclos / la Voisin), Raoul Paoli (Bayard / Du Guesclin / Étienne Marcel), Geneviève Cargese (Mlle de la Vallière) et Monique Chrysès (Marguerite de Bourgogne / Mme de Maintenon), n'a jamais été terminé. Seule la première des deux parties du film a été entièrement réalisée et a fait l'objet d'une présentation en mars 1924.
René Carrère prit part au Salon des Artistes indépendants en 1942-43.
Il mourut le 3 avril 1959 à Neuilly-sur-Seine.
Notre tableau, daté de 1910, est une extraordinaire galerie de quarante portraits de célébrités de l’époque, notamment du monde du music-hall, du théâtre et du cinéma muet. Dans cette importante composition, ne serait-ce que par son format, Carrère représente ses ami(e)s. Nous reconnaissons Mistinguett (en bas, sixième à partir de la droite) et Max Dearly (en bas, cinquième à partir de la droite) dans une représentation de la revue La valse chaloupée donnée en 1908 au Moulin Rouge, l’actrice Musidora (en bas, deuxième à partir de la droite), l’archétype de la femme fatale au cinéma et future muse des surréalistes, l’acteur Edouard Mathé (au milieu, septième à partir de la gauche), l’actrice Andrée Spinelly (en haut, quatrième à partir de la gauche) et son bouledogue, le chansonnier Aristide Bruant (en haut, quatrième à partir de la droite). L’homme, en haut et sixième à partir de la gauche, est probablement Paul Capellani dont la carrière alterna entre sculpteur et acteur. René Carrère était aussi reconnu comme un escrimeur amateur de haut niveau à l’épée. Il n’est donc pas surprenant de voir représenter dans notre tableau trois épéistes : Lucien Gaudin (au milieu, septième à partir de la droite), quadruple champion olympique, Armand Massard (en haut, deuxième à partir de la gauche) et Bernard Gravier (en haut, premier à partir de la droite).
Carrère a choisi un format en longueur et a représenté les quarante portraits sur trois niveaux : quatorze en bas, quatorze au milieu et douze en haut. Il y a vingt-et-un hommes et dix-neuf femmes, ainsi que deux chiens. Les personnages sont représentés en buste, de face, de profil ou de trois-quarts.
Sous toutes réserves, les personnages représentés, à part ceux cités ci-dessus avec certitude, pourraient être :
André Antoine, Yvette Andreyor, Marguerite Moreno, Marie-Louise Roger, Maurice Chevalier, Félix Mayol, Henri Blondeau, Geneviève Chrysias, Jeanne Marie-Laurent, Emile Garandet, Emile André, Blanche Albane, Germaine Gallois, Louise Willy, Alice Guy, Auguste Volny, Jeanne Provost, Suzanne Péronne, Raphaël Albert-Lambert, Miss Benette, Jules de Spoly, Edmond Rostand, Miss Campton, Marguerite Casalonga, Paul Manson, Alexandre Arquillière et Renée Carl. Nous n’avons pas identifié trois personnages. Il semble évident que la plupart d’entre eux ont fait partie de l’équipe de Louis Feuillade (1873-1925), directeur artistique de la Gaumont depuis 1907.
Quelques éléments symboliques figurent dans le tableau : un couvent (en bas, entre le troisième et le quatrième personnage à partir de la droite), une partition de musique (au milieu entre le quatrième et le cinquième personnage à partir de la gauche), une inscription « Je ne suis pas un enfant » sous le portrait de Bernard Gravier (en haut, premier à droite), et le Parisiana (en haut, entre le cinquième et le sixième personnage à partir de la droite), salle de spectacles située au 27 boulevard Poissonnière à Paris.
De tradition orale, notre tableau aurait été installé dans une brasserie parisienne puis aurait fait partie de la collection de Maurice Chevalier.
Œuvres de René Carrère exposées dans les Salons :
• 1911 : Portrait de Mlle Irène Bordoni, au Salon de la Société des dessinateurs humoristes
• 1911 : Le farniente, au Salon de la Société des dessinateurs humoristes
• 1911 : Portrait de Mlle Andrée Spinelly, du théâtre des Capucines, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1913 : Portrait de Mlle Jane Renouardt, au Salon du Cercle Volney
• 1913 : Georges Grand dans le rôle du duc d'Enghien, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1914 : Portrait de Mlle Marcelle Évrard, à l'Exposition des portraits d'actrices
• 1914 : Mlle Renée Lemoine, de l'Opéra, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1914 : Mistinguett, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1914 : Anna Pavlova, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1919 : Colette, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1920 : La danseuse Roselly, de l'Opéra, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1920 : Lord et Lady L***, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1921 : Portrait de Mlle Chrysias, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1922 : Madame Arlequin, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1923 : La danseuse à la rose, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1926 : Don Juan, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1927 : Portrait d'une star, Mlle Geneviève Cargese, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1929 : Les fumeurs d'opium, au Salon de la Société nationale des beaux-arts et au Salon des Artistes français, le dessin Les deux amies et la peinture La Drogue
• 1931 : Portrait de Mme Colette, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
• 1931 : Portrait de Maud Loty, au Salon de la Société nationale des beaux-arts
Comme décorateur
• 1933 : Mam'zelle Malakoff, comédie en 2 actes et 5 tableaux de Mario Duliani d'après l'oeuvre de László Bús-Fekete, au théâtre de la Renaissance (14 décembre)
• 1934 : Une fête à Séville, soirée de gala 1900 au Casino de Cabourg (18 août)
Carrière cinématographique
Comme acteur
• 1917 : Chacals, drame en 5 parties d’André Hugon : Goldoya
Comme décorateur
• 1921 : Pour Don Carlos, de Jacques Lasseyne et Musidora, d'après le roman de Pierre Benoit
Comme réalisateur
• 1922 : Le Prix de beauté, scénario de Maurice de Brunhoff
• 1923 : Corsica, idylle tragique en 6 parties avec Marguerite « Vanina » Casalonga
• 1924 : Paris historique (film inachevé)
• Projet non réalisé : Nos sens